Pierre-Antoine Véron (1733-1770) est un astronome et mathématicien, connu pour avoir calculé la largeur de l’océan Pacifique au cours du voyage autour du monde de Bougainville, grâce à l’observation de l’éclipse de soleil du 13 juillet 1768.
Sa jeunesse On trouve son acte de baptême à la chapelle des Authieux-sur-Buchy en Normandie (aujourd’hui Sainte-Croix-sur-Buchy), à la date du 13 juillet 1733. Sa famille déménagera par la suite à Bois-Héroult à partir de 1741, où son père exercera la profession de menuisier. Pierre Antoine sera jardinier au château de Bois-Héroult jusqu’à l’âge de 23 ans. En 1756, Il perd ses deux parents. Il sera alors pris en charge par un oncle à Rouen.
A l’inventaire après décès de son père, il est déjà déclaré demeurant à Rouen. La découverte de ses aptitudes intellectuelles semble s’être faite grâce à son oncle. Après des études mathématiques, il approfondit ses connaissances hydrographiques pendant 6 mois et effectue ses classes dans la Marine dès 1757.
Il est ensuite envoyé au Collège Royal à Paris. Le professeur Delalande (Joseph Jérôme Lefrançois dit « Delalande »), le distingua dans cet établissement. Une fois ses études terminées, il s’embarqua sur le navire le Diadème en 1762, sur le Sceptre en 1763, sur la Malicieuse entre 1764 et 1766. Son attrait pour les observations astronomiques appliquées à la navigation et ses recherches conjointes à celles de Monsieur de Charnières aboutirent à l’invention en 1767 d’un instrument pour mesurer des distances angulaires entre les astres, le mégamètre. Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807) Mégamètre.
Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807) | Mégamètre |
En 1766, il reçoit du Duc de Praslin (César Gabriel de Choiseul), Ministre de la Marine, le titre de Pilote ainsi que 1.200 francs pour l’achat d’instruments destinés à l’expédition de Bougainville. Il s’agit de préparer l’observation du passage de Vénus devant le disque solaire, qui eut lieu le 3 juin 1769.
Son voyage Grâce aux recommandations de Monsieur Delalande, son professeur au Collège Royal, en 1766 il fut présenté à Bougainville qui recherchait un jeune astronome pour l’accompagner dans son tour du Monde. A cette époque, tous les astronomes se préparaient pour les deux passages de Vénus sur le soleil, qui devaient arriver en 1761 et 1769.
L’expédition de Bougainville se composait de deux bateaux. La Boudeuse, une frégate (navire de guerre) de 550 tonnes. Elle embarquait à son bord 11 officiers et 203 matelots. Le second bateau, L’Étoile, était une flûte de 480 tonnes accueillant 8 officiers et 108 matelots. Elle assurait essentiellement le rôle de ravitailleur. Pour Veron, le départ se fit à Rochefort à bord de la flûte L’Etoile le 1er février 1767, alors que la Boudeuse était déjà partie depuis le 5 décembre 1766 de Brest. Les navires se retrouveront à Rio de Janeiro et pourront alors commencer ensemble ce voyage autour du monde.
Chronologie du voyage et ses observations Les expéditions de la seconde moitié du XVIIIe marquent une rupture par rapport aux voyages antérieurs. Les gouvernements prennent en charge les expéditions et des scientifiques participent activement aux voyages. La grande nouveauté qui apparaît durant cette période est la mise au point du calcul de la longitude. Longtemps l’estime fut la règle pour calculer sa position sur les océans. Au cours du XVIIIe siècle, deux techniques s’affrontaient. La première permettait de mesurer la longitude par une méthode astronomique. Elle fut utilisée, avec succès, par l’astronome Véron lors du voyage de Bougainville. La marine anglaise bénéficia d’une nouvelle technologie plus rigoureuse grâce à l’invention des « montres de marine ». L’anglais John Harrison, après plus de cinquante années mit ainsi au point les premiers chronomètres. Cook avait emporté ces précieux instruments qui lui permirent d’effectuer des relevés remarquables et des cartes d’une très grande précision. Systématiquement, les expéditions suivantes embarquèrent de tels chronomètres et délaissèrent la méthode astronomique. On assista, dès lors ; à une véritable révolution dans les marines européennes et des progrès décisifs dans la connaissance du monde. Aussi l’océan Pacifique devint-il au XVIIIe siècle l’enjeu de nouvelles rivalités non-seulement coloniales mais dorénavant techniques, scientifiques, sociales et culturelles.
Terre de Feu : (les textes qui suivent sont extraits du Voyage autour du Monde, par de Bougainville) « Nous commençâmes l'année 1768 dans cette baie nommée baie Fortescû, au fond de laquelle est le port Galant. Le plan de la baie et du port est fort exact dans M. de Gennes. […] Mon premier soin fut d'envoyer visiter la côte jusqu'à la baie Élisabeth et les îles dont le détroit de Magellan est ici parsemé ; nous apercevions du mouillage deux de ces îles, nommées par Narborough Charles et Montmouth. On a donné à celles qui sont plus éloignées le nom d'îles Royales, et à la plus occidentale de toutes celui d'île Rupert. […] M. Verron, qui avait fait porter ses instruments sur la presqu'île qui forme le port, y observa à midi avec un quart de cercle cinquante-trois degrés quarante minutes quarante et une seconde de latitude australe ».
Tahiti « L’île, à laquelle on avait d'abord donné le nom de Nouvelle-Cythère, reçoit de ses habitants celui de Tahiti. Sa latitude de dix-sept degrés trente-cinq minutes trois secondes à notre camp a été conclue de plusieurs hauteurs méridiennes du soleil observées à terre avec un quart de cercle. Sa longitude de cent cinquante degrés quarante minutes dix-sept secondes à l'ouest de Paris a été déterminée par onze observations de la lune, selon la méthode des angles horaires. M. Verron en avait fait beaucoup d'autres à terre pendant quatre jours et quatre nuits, pour déterminer cette même longitude ; mais le cahier où elles étaient écrites lui ayant été enlevé, il ne lui est resté que les dernières observations faites la veille de notre départ. Il croit leur résultat moyen assez exact, quoique leurs extrêmes différent entre eux de sept à huit degrés. La perte de nos ancres et tous les accidents que j'ai détaillés ci-dessus nous ont fait abandonner cette relâche beaucoup plus tôt que nous ne nous y étions attendus, et nous ont mis dans l'impossibilité d'en visiter les côtes. La partie du sud nous est absolument inconnue ; celle que nous avons parcourue depuis la pointe du sud-est jusqu'à celle du nord-ouest me parât avoir quinze à vingt lieues d'étendue, et le gisement de ses principales pointes est entre le nord-ouest et l'ouest-nord-ouest. Entre la pointe du sud-est et un autre gros cap qui s'avance dans le nord, à sept ou huit lieues de celle-ci, on voit une baie ouverte au nord-est, laquelle a trois ou quatre lieues de profondeur. Ses côtes s'abaissent insensiblement jusqu'au fond de la baie où elles ont peu d'élévation, et paraissent former le canton le plus beau de l'île et le plus habité. Il semble qu'on trouverait aisément plusieurs bons mouillages dans cette baie : le hasard nous servit mal dans la rencontre du nôtre. En entrant ici par la passe par laquelle est sortie L’Étoile ».
Nouvelle-Guinée « Le 11 à midi, étant par deux degrés dix-sept minutes de latitude australe, nous aperçûmes, dans le sud, une côte élevée qui nous parut être celle de la Nouvelle-Guinée. Quelques heures après, on la vit plus clairement. C'est une terre haute et monteuse qui, dans cette partie, s'étend sur l'ouest-nord-ouest. Le 12 à midi, nous étions environ à dix lieues des terres les plus voisines de nous. Il était impossible de détailler la côte à cette distance ; il nous parut seulement une grande baie vers deux degrés vingt-cinq minutes de latitude sud, et des terres basses dans le fond qu'on ne découvrait que du haut des mâts. […] Nous continuâmes à la prolonger à dix ou douze lieues de distance. Son gisement était toujours sur l'ouest-nord-ouest, et sa hauteur prodigieuse. Nous y remarquâmes surtout deux pics très élevés, voisins l'un de l'autre, et qui surpassent en hauteur toutes les autres montagnes. Nous les avons nommés les Deux Cyclopes. […] Le 14, au point du jour, nous découvrîmes deux îles et un îlot qui paraissait entre deux, mais plus au sud. Elles gisent entre elles est-sud-est et ouest-nord-ouest corrigés ; elles sont à deux lieues de distance l'une de l'autre, de médiocre hauteur, et n'ont pas plus d'une lieue et demie d'étendue chacune.
Nous avancions peu chaque journée. […] Nous revîmes, le 15 au matin, la plus occidentale des deux îles que nous avions reconnues la veille. Nous découvrîmes en même temps d'autres terres, qui nous parurent îles, depuis le sud-est-quart-sud jusqu'à l'ouest-sud-ouest, terres fort basses, par-dessus lesquelles nous apercevions, dans une perspective éloignée, les hautes montagnes du continent. La plus élevée, que nous relevâmes à huit heures du matin au sud-sud-est du compas, se détachait des autres, et nous la nommâmes le géant Colineau. Nous donnâmes le nom de la nymphe Alie à la plus occidentale des îles basses dans le nord-ouest de Moulineau. […] Suivant deux distances des bords du soleil et de la lune, observées à l'octant par le chevalier du Bouchage et M. Verron, notre longitude déterminée au port Praslin en différait de deux degrés quarante-sept minutes. Nous observâmes le même jour un degré dix-sept minutes de latitude australe ».
Batavia (Jakarta) « Nous ne nous lassions point de nous promener dans les environs de Batavia. Tout Européen, accoutumé même aux plus grandes capitales, serait étonné de la magnificence de ses dehors. Ils sont enrichis de maisons et de jardins superbes, entretenus avec ce goût et cette propreté qui frappent dans tous les pays hollandais. […] Le sieur Mohr, premier curé de Batavia, homme riche à millions, mais plus estimable par ses connaissances et son goût pour les sciences, y a fait construire, dans le jardin d'une de ses maisons, un observatoire qui honorerait toute maison royale. Cet édifice, qui est à peine fini, lui a coûté des sommes immenses. Il fait mieux encore, il y observe lui-même. Il a tiré d'Europe les meilleurs instruments en tout genre, nécessaires aux observations les plus délicates, et il est en état de s'en servir. Cet astronome, le plus riche sans contredit des enfants d'Uranie, a été enchanté de voir M. Verron. Il a voulu qu'il passât les nuits dans son observatoire ; malheureusement il n'y en a pas eu une seule qui ait été favorable à leurs désirs. M. Mohr a observé le dernier passage de Vénus, et il a envoyé ses observations à l'Académie de Harlem ; elles serviront à déterminer avec précision la longitude de Batavia ».
Île-de-France (Île Maurice) « Le 8 dans la matinée, nous entrâmes dans le port où nous fûmes amarrés dans la journée. L'Étoile parut à six heures du soir et ne put entrer que le lendemain. Nous nous trouvâmes être en arrière d'un jour, et nous y reprîmes la date de tout le monde. Dès le premier jour, j'envoyai tous mes malades à l'hôpital, je donnai l'état de mes besoins en vivres et agrès, et nous travaillâmes sur le champ à disposer la frégate pour être carénée. Je pris tous les ouvriers du port qu'on put me donner et tous ceux de l’Étoile, étant déterminé à partir aussitôt que je serais prêt. Le 16 et le 18, on chauffa la frégate. Nous trouvâmes son doublage vermoulu, mais son franc-bord était aussi sain qu'en sortant du chantier. Nous fûmes obligés de changer ici une partie de notre mâture. Notre grand mât avait un entons au pied et devait manquer par-là aussitôt que par la tête, où la mèche était cassée. On me donna un grand mât d'une seule pièce, deux mâts de hune, des ancres, des câbles et du filin dont nous étions absolument indigents. Je remis dans les magasins du roi mes vieux vivres, et j'en repris pour cinq mois. Je livrai pareillement à M. Poivre, intendant de l'île de France, le fer et les clous embarqués à bord de L'Étoile, ma cucurbite, ma ventouse, beaucoup de médicaments, et quantité d'effets devenus inutiles pour nous et dont cette colonie avait besoin. Je donnai aussi à la légion vingt-trois soldats qui me demandèrent à y être incorporés. Messieurs de Commerçon et Verron consentirent pareillement à différer leur retour en France ; le premier pour examiner l'histoire naturelle de ces îles et celle de Madagascar ; le second pour être à portée d'aller observer dans l'Inde le passage de Vénus ; on me demanda de plus M. de Romainville, ingénieur, et quelques jeunes volontaires et pilotins pour la navigation d'Inde en Inde ».
Fin du voyage La Boudeuse rentra à Saint-Malo le 16 mars 1769, et l'Etoile à Rochefort le 24 avril. Resté sur l’île de France, Verron repris la mer à bord de la corvette « L’Etoile de Matin » le 5 juin 1769, pour rejoindre à Achem (Sumatra) le 17 du même mois, la deuxième corvette « le Vigilant » afin d’observer le passage de Vénus. Malheureusement, il arriva trop tard pour cette observation : le passage de l’astre avait eu lieu le 3 juin 1769. Il monta alors à bord du navire « le Vigilant » pour la seconde partie de l’expédition aux îles Philippines et Moluques. A Manille (Philippines), il se proposa d'observer le passage de Mercure sur le soleil, le 9 novembre. Il contracta par la suite une fièvre lors de ses observations pendant la nuit à terre lorsqu'il était aux Moluques. Le retour de cette expédition vers l’île de France se fit à la fin du mois de juin 1770. Malheureusement, il mourut trois à quatre jours après être descendu de bord, le premier juillet 1770.
Témoignages sur Pierre Antoine Véron Les dernières lettres de Commerson à ses amis sont navrantes, ainsi que celle du 19 octobre 1772, à Lalande : « J'ai à peine la force de vous écrire, et le pari peut être tenu, au pair, que je vais, comme le pauvre Véron, succomber à l'excès de mes veilles et de mes travaux ; après une attaque de rhumatismes goutteux, qui m'a tenu au lit pendant près de trois mois, je croyais être convalescent, lorsqu'il m'est survenu une dysenterie, indomptable, jusqu'à présent, qui m'a conduit jusqu'au bord du tombeau. Toutes mes forces sont épuisées, je suis déjà plus qu'à moitié « fondu » … « Si l'air de la campagne et la diète au riz et au poisson ne me tirent pas d'affaire, vous pourrez, comme vous me l'avez promis, une fois, travailler à l'Histoire de mon Martyrologe !».
Extrait d’une lettre de Commerson à son frère du 12 février 1771 : « Mon pauvre ami et compagnon de voyage pour la partie astronomique est mort à l’Isle de France plein de mérite et de travaux. Voilà où tout aboutit finalement. [...] Une fleur en étoile qui ne fait que se montrer quelques instants et qui sur un fond éclipsé de noir est toute parsemée de larmes, vient d’être consacrée à porter à jamais le deuil de ce pauvre garçon : Veronica Tristifolia. »
Lors de son séjour à l’Île de France d’avril 1770 à mars 1771, Guillaume Le Gentil de La Galaisière évoque Véron ainsi : « J'avais vu dans l'Inde M. Veron, qui venait de faire le voyage de la mer du Sud avec M. de Bougainville. Cet astronome était alors sur le Vigilant, vaisseau du roi, & il allait aux Moluques : ce fut au mois de juin 1769, que je le vis dans sa relâche à Pondichéry. Je lui donnai une lettre de recommandation pour Don Estevan Roxas y Melo à Manille, par où il devait passer, & où il se proposait d'observer le passage de Mercure sur le soleil le 9 novembre de la même année 1769. Il arriva à l'isle de France étant à l'extrémité, d'une fièvre qu'il avait gagnée par son grand zèle à observer pendant la nuit à terre lorsqu'il était aux Moluques ; il mourut trois à quatre jours après être descendu de bord, le premier juillet 1770. M. Veron était d'un caractère fort doux, infatigable dans le travail, bon observateur ; on pouvait compter sur lui lorsqu'on le chargeait de quelque opération relative à l'astronomie : aussi, fut-il beaucoup regretté du commissaire ordonnateur. Il m'en parla dans des termes à me le faire entendre ; je crus même entrevoir qu’il l’avait destiné pour retourner à l'isle Otaïti, parce qu'on parlait beaucoup d'y renvoyer Poutaveri. Il eût seulement été à désirer que M. Veron eût eu de meilleurs instruments que ceux que je lui vis à Pondichéry. Je demandai à M. le commissaire ordonnateur les papiers, cartes, & journaux de cet astronome : ils me furent remis, cotés & paraphés, sous récépissé ; j'en tirai une copie que j'emportai avec moi. L'original est resté à l'isle de France, & l'on me rendit mon récépissé. ».
Le Gentil veut récupérer les malles de Véron, mais Mr Poivre (Intendant des îles de France et de Bourbon, créateur dans sa propriété de l’île Maurice du fameux Jardin Pamplemousse) les confisque : « Les malles de Mr Veron me semblent fort précieuses. Ces cartes sont des merveilles de précision. Elles seront bien plus profitables à l’île de France qu’oubliées dans la poussière d’un tiroir à Paris. » Le Gentil recopie les cartes à la main avant de partir finalement sur « l’Indien » le 19 novembre. Le 20 il est à Saint- Denis de La Réunion. Il en repart le 3 décembre, mais essuie une violente tempête, les mats cassent… et le 1er janvier 1771, ils sont à nouveau à Port-Louis. On débarque les 8 caisses pour réparer le bateau. L’administration locale cherche à tout prix d’empêcher Le Gentil de rentrer en France, mais il faut qu’il règle ses problèmes d’héritage et rien ne le fera maintenant changer d’avis. Il part finalement sur un navire espagnol, mais Mr Poivre lui interdit d’y mettre ses caisses représentant tout le travail de ces dix années...
Par ailleurs, après son décès, ses frères et sœurs ont reçu des pensions du Roy. Extrait du Journal des savants pour l’année 1777 : « Nous avons annoncé, en 1771, la mort de M. de Veron, astronome, qui avait fait le tour du monde avec de M. de Bougainville. Nous avons parlé de son éloge qui a paru dans le nécrologe : on y a vu qu’il était fils d’un jardinier ; et que son courage, son zèle et son désintéressement ne lui avaient pas permis de travailler à sa fortune dans le cours de ses voyages. M. de Sartine, Ministre de la Marine, instruit par le témoignage des astronomes, du mérite de M. Veron et de la médiocrité de l’état de sa sœur, a obtenu du Roi, pour celle-ci, une pension de deux cents cinquante livres. Cette récompense est digne d’encourager les talents dans tous les états, ce qui est nécessaire, surtout dans une carrière où il y a peu d’espérances de fortune, et où la gloire doit être le principal et presque le seul objet d’encouragement. »
En 1774, M. de Lalande, dans son « Eloge de M. Véron, Pilote des vaisseaux du Roi et Astronome » écrivait : « J’ai cru devoir à M. Véron ce témoignage public, soit par esprit de justice, soit à cause de l’avantage que son exemple peut procurer, dans une profession où l’étude est aussi rare que nécessaire. ».
Nous ne possédons pas de portrait de Pierre Antoine Véron, mais cette modeste étude a pour but de le sortir de l’oubli, lui rendre hommage. Par la suite, les deux explorateurs Jean François de Galaup, Comte de la Pérouse et James Cook paieront également de leur personne dans le Pacifique (La Pérouse + 1788, Cook + 1779) ; durant chacune de ces expéditions, une équipe de scientifiques était présente. En 2011, ont eu lieu les commémorations du bicentenaire de la mort de Bougainville. Mais pour Veron, qu’en est-il ? Espérons qu’un jour les autorités ou des hommes de science sauront mettre à l’honneur cet astronome et explorateur normand.
Remerciements à Sébastien Duvéré, rédacteur de la revue de l’Association Généalogique du Pays de Bray, revue n°79, année 2016, page 21-35.