La Boudeuse est une frégate dite de type 12, marchant à la rame en cas de besoin, elle avait :
- 3 mats en bois de Riga de plus de 40 m de haut
- 32 canons dont 26 de calibre de 12 dans sa batterie et 6 de cablibre 6 sur le pont
- 40,60 m de long
- 10,50 m de large
- 5,35 m de creux
- 550 tonnes de déplacement
- 960 tonneaux de capacité
- 12 et 14 nœuds maximum
- Corderies venaient de Nantes (câbles et filins)
- Voilages venaient de la manufacture d'Angers
Elle avait été construite à Indret d'après les plans de Jean-Hyacinthe Raffeau, aidé de Danyard entre 1765 et 1766. Elle faisait partie d'une série de trois bâtiments indentiques, les deux autres étaient l'Indiscrète et la Sensible. Elle avait un pont unique portant son artillerie et qui, au milieu, était en abord à environ 1,20 m au dessus de l'eau. Sous ce pont, un faux pont placé au milieu à environ 1,60 m de hauteur, donnait un vaste entrepont où logeait l'équipage : matelots, mousses et soldats couchés dans les hamacs y trouvaient largement la place. Ils partageaient avec les beoufs, moutons et cochons embarqués vivants pour les premiers jours de traversée.
Sur l'arrière, où le relèvement du pont donnait une hauteur supérieure, une cloison limitait la Sainte Barbe qui s'éclairait par deux petits sabords percés dans l'arcasse. Sur l'avant de cette Sainte Barbe, deux petites chambres de 2 x 2,50 m environ logeaient l'aumônier et le chirurgien.
Au dessus du pont, du grand mat à l'arrière, s'étendait le gaillard arrière, s'élevant à environ 1,80 m. Sous ce gaillard, à l'arrière, la grande chambre de 7 m de large sur 6 m de long, sur laquelle était prise la chambre de Bougainville. Elle était largement éclairée à l'arrière par une rangée de fenêtres, et donnait sur les côtés dans les bouteilles bien connues. Une vaste table était fixée au milieu entourée de sièges formant caissons à provisions. Sur l'avant de cette grande chambre, de chaque bord, on trouvait deux chambres de mêmes dimensions que celles du faux pont et prévues pour un ou deux officiers. Sous le reste s'abritait la bordée de quart.
Sur l'avant du grand mât, entre ce gaillard et la gaillard d'avant, se trouvait, la grande rue, encombrée par la chaloupe.
Sous le gaillard avant, se trouvaient les cuisines, officiers, maitres, matelots et soldats ayant chacun la leur. Ces cuisines se limitaient d'ailleurs à un bac à sable et quelques marmites plus ou moins grosses. Sur l'avant la poulaine.
Le gaillard d'arrière était réservé aux officiers et timoniers qui le partageaient avec quelques centaines de poules, oies, dindes, etc...
Sous le faux pont, s'étendaient les soutes comprenant, à partir de l'arrière, la soute du maitre canonnier, au-dessus de la soute à poudre. Puis la soute à pain, une vaste cale s'étendant jusqu'au grand mat contenait les vivres. Puis sur l'avant la soute à eau, puis la soute aux voiles et sur l'arrière du mât de misaine, la soute aux câbles. Enfin à l'avant, la soute du maitre de manœuvres contenant filins et poulies, surmontant une deuxième soute aux poudres. Un entrepont s'établissaient au-dessus du pont, logeant passagers et équipage et tout l'espace sous le pont était disponible pour la cargaison.
La Boudeuse était peinte en rouge, avec les ceintes jaunes, légèrement incurvées, elle se terminait à l'avant à la masse jaune d'un gros lion.
Sous la ceinte inférieure, la carène était sans doute noire, le doublage qu'elle reçut était simplement composé de planches posées sur un enduit de produits goudronneux.
Au dessus de cette coque, s'élevait la belle voilure blanche, étroite et élancée. Elle avait 225 mètres carrés de grand hunier.
Manquant de bois de chauffage, dans les premiers mois de 1800, la frégate est démantelé pour servir de bois de chauffe aux boulangeries. Pendant toute sa campagne, il se félicitera de sa vitesse et de sa tenue à la mer.
Les voyages de Bougainville, Michel-Claude Touchard aux éditions du Pacifique-Papeete,Tahiti en coédition avec Albin Michel, copyright Les Editions du Pacifique, Papeete 1974, page 61